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LA FRANCE CRUE

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Digital detox #2 / Ma vie sans Internet

Digital detox #2 / Ma vie sans Internet

LE MOIS DERNIER, J'AI DÉCIDÉ DE ME DÉCONNECTER. ADIEU FACEBOOK, INSTA, YOUTUBE ET LE RESTE ! J'AI TESTÉ UN MOIS SANS INTERNET ET VOICI LE deuxième VOLET DU BILAN DE CETTE EXPÉRIENCE.

L'automne est là et les vacances sont déjà loin ! Cet été, je ne suis pas partie. Enfin si, j'ai quitté Bayonne pour revenir m'installer dans mon Ardèche natale. Mais pas vraiment exotique comme destination donc. Je ne suis pas partie mais j'ai quand même pris de sacrées vacances en coupant Internet tout le mois d'août. C'était comme partir en 1990 en fait...

Du coup, à la rentrée, mes amis ne m'ont pas demandé « C'était comment Bali ? » mais « C'était comment la digitale détox ? ». Et là, je nai pas pu leur décrire les magnifiques paysages ni à quel point les gens étaient a-do-rables. Non, là je me devais de me creuser (un peu) et si possible tirer une analyse pertinente de mon expérience. Un mois sans Internet, ça fait quoi ? Du bien... Oui mais encore ? Je vais essayer de dresser ici le bilan de ces trente jours d'abstinence virtuelle.

Fin juillet, après des années d'amour passionnel, Internet commençait à me taper sur le système. Je décide de m'écouter à fond et d'opter pour une solution radicale : la digitale détox. Je n'utiliserais plus Internet pendant un mois. Adieu e-mails, Youtube, Facebook et toutes formes de geekerie. J'appréhende un peu les conséquences pour le blog. Les algorythmes de Facebook vont-ils noyer mes futurs posts au tréfond du net ? Les lecteurs vont-ils s'insurger contre cette égoïste pause ? 

 

Peux pu parler, suis coupée du monde là

Peux pu parler, suis coupée du monde là

J'organise mon évasion du net en quelques ultimes clics. Un post sur le blog pour expliquer ma démarche, que je partage ensuite sur la page Facebook de la France CrueJe me permets de me déconnecter. Je me sens presque coupable. J'ai l'impression de me payer un luxe, une liberté qui n'a pas de prix. Ou plutôt si, puisque les séjours sans Internet s'achètent plusieurs centaines d'euros pour quelques jours. Payer pour une absence de service, je trouve toujours ça un peu bizarre... Pour ma part, je me contente d'attendre un mois pour installer Internet dans mon nouveau domicile.

 

Un dernier coup d’œil à Facebook : les réactions sont positives ! On me souhaite de chouettes vacances et on comprend tout à fait mes motivations. Certains lecteurs racontent comment eux aussi ont débranché quelques temps. Ouf, je me sens moins seule... Bon, bon, bon. Cette fois ça y est, je raccroche. J 'ai désinstallé Facebook et Instagram de mon téléphone et retiré tous les raccourcis liés à Internet de mon écran d'accueil. J'ai téléchargé quelques films sur mon ordinateur qui sera réduit pour le mois au rôle d'écran de télé.

 

Thomas a décidé d'imiter mon exemple. Lui, c'est le genre à cliquer sur Facebook dès qu'il regarde l'heure sur son smartphone, et cela peut l'emmener très loin... Au bout de quelques jours, il remarque qu'il n'a plus envie « d'y aller ». Moi, j'expérimente de petites crises de manques, comme une démangeaison brève, semblable à l'envie de fumer des tabagiques. Cela survient dans les moments où il faut patienter et où l'on aurait habituellement dégainé son smartphone pour passer le temps. Il reste aussi un vide dans les moments où l'on veut juste décompresser, se poser après une longue journée et mettre son cerveau en pause devant le défilement sans fin des fils d'actualité. 

Je deviens plus active sans ma béquille Internet. Je dois demander mon chemin aux passants quand je suis perdue. Il faut improviser cette recette faute de chercher l'inspiration en ligne. Je me passe d'obtenir immédiatemment la réponse à cette question que j'aurais bien posée à Google. Je suis condamnée à chanter en yaourt cette chanson dont je ne connais pas les paroles...

Très vite, on s'habitue à faire d'autres choses et surtout, à avoir plus de temps. Le truc qui manque à tout le monde de nos jours ! Et bien il est caché là, derrière Internet. Je lis deux livres dans le mois. Depuis quand cela ne m'était pas arrivé ? Voilà le vrai luxe. La totalité de mon temps est désormais pour moi, pleinement. Mon temps est disponible pour la création, pour la lecture, pour les autres. Même si l'on ne « geek » qu'une minute à gauche, une minute à droite : combien d'heures passons-nous à surfer en fin de compte ? En moyenne, en France, 4h par jour sur un ordinateur et 1h depuis un mobile. 70% des internautes sont des utilisateurs quotidiens. Sur ces 5h quotidiennes, 1h30 est consacrée uniquement à la consultation des réseaux sociaux. Il y a quelque chose de l'addiction. Et là où ma cure de désintox réussit son pari, c'est que moins l'on y va, moins l'on a envie d'y aller.  

Ma nouvelle maison ou presque

Ma nouvelle maison ou presque

Un autre truc qui me faisait un peu flipper, c'était de « tout rater ». L'actualité, les nouvelles de mes amis, les vidéos trop marrantes que c'est pas sûr que tu survives si tu les vois pas... Il faut dire que je n'ai pas de télé chez moi et j'avais décidé de couper aussi la radio pour une dépollution médiatique en profondeur. J'étais donc coupée du monde et je signais peut être mon arrêt de mort sociale. 

Mais en fait non. En fait, le temps a passé, des centaines de mails se sont déversés dans ma boîte de réception, des dizaines de messages se sont accumulés sur Facebook... Le débat sur le burkini est bien arrivé jusqu'à mes oreilles (dommage), de même que le départ de Macron. Les amis qui voulaient de mes nouvelles ont téléphoné. Finalement, qu'est-ce que j'ai raté ? Un mois du flot ininterrompu de nouvelles déprimantes et de posts superficiels.

Surtout, j'ai arrêté de me comparer, consciemment ou non, aux profils virtuels de mes congénères puisque je ne les visite plus. Fioouuu (bruit de la pression qui retombe). Les communautés raw et vegan du Net sont particulièrement propices à la compétition. Qui est le meilleur élève du dogme ? Qui mangera le smoothie bowl le plus chargé ? Le burger végé le plus décadent ? Inscrits dans notre société de l'image, ces courants « lifestyle » ou éthiques se perdent parfois dans le paraître. Dans ce domaine aussi, la pause est salvatrice.

Presque un mois plus tard, je suis une nouvelle internaute. La digitale détox a complètement nivelé, remis à plat ma consommation de net. Je suis plus consciente, moins machinale. Je ne vais sur Internet que lorsque j'en ai vraiment besoin. Je n'ai pas réinstallé Facebook et Instagram sur mon téléphone. D'ailleurs, je me demande si je vais conserver mon smartphone ou investir dans un bon vieux téléphone qui téléphone...

La caractéristique d'Internet aujourd'hui, c'est d'être omniprésent. Sur nos ordis, nos téléphones, tablettes etc... Nous sommes connectés presque en permanence à un flux ininterrompu. Dans ces conditions, une acsèce virtuelle semble être la seule solution pour prendre du recul sur nos pratiques. De mon côté, je suis ravie de cette expérience. Elle a été beaucoup moins douloureuse que je le pensais, et bienfaisante à un point que je n'imaginais pas. Ça risque même de devenir une habitude estivale... 1990, c'était trop bien, j'y retourne l'année prochaine !

Toi aussi, tu as essayé de déconnecter ? Raconte-nous ton expérience en commentaires !