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LA FRANCE CRUE

LA FRANCE CRUE

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Fred : "Nous n'avons rien à perdre à tenter autre chose"

Fred : "Nous n'avons rien à perdre à tenter autre chose"

Fred aime le squash et ça se voit. Papa sportif de 37 ans, il s'est découvert une passion pour cette discipline intense depuis qu'il a complètement changé son alimentation. Fred est aussi un geek mais ça se voit moins. Ou plutôt, ça ne se voit plus... Mais quand je vous dis "geek", c'est pas du genre "passer sa vie sur Le Bon Coin e t-shirt Pac Man". C'est du genre qu'il jouait déjà en ligne quand nos parents se décidaient à balancer leur Minitel. Du coup, quand on lui a demandé de partager son histoire sur le blog, le mec s'est fait une "fiche personnage". Norma. On vous laisse découvrir le spécimen et son incroyable transformation : )
Fred : "Nous n'avons rien à perdre à tenter autre chose"

FICHE DE PERSONNAGE

Nom : Frédéric Domain
Age : 37 ans
Alignement : Neutre bon
Métier : aventurier, webdesigner et graphiste

Si on changeait ?

En me confiant l'orbe stellaire de la grande révéla... Euh non, en fait un jour, ma femme me dit : "Ecoute, faut que tu changes quelque chose là ou ça va pas le faire". D'un coup, je me suis senti très courageux (j'ai toujours aimé être coaché) et j'ai suivi immédiatement cette façon de s'alimenter qui lui donnait tellement la pêche. Le premier et plus important changement a porté sur la vie au quotidien : beaucoup de sérénité, plus cool avec les enfants, avoir le courage de vivre comme on l'entend. Contre toute attente, et partant de loin, j'ai aussi repris la course à pied. Des séances hardcore de 3km en 20 minutes au début, tout un monde. J'étais au bord de l'équipe de France des gros sacs. Mais je continue, et en 3 mois j'arrive à courir une heure à 12km/heure, en plus de suivre un programme de fitness assez balèze (P90X repräzent). J'ai plus d'énergie, je me couche plus tôt (comprendre : je m'endors au bout de seulement trois épisodes de série US) et plein de petits soucis persos disparaissent. Pas des trucs spectaculaires, mais notables. Quoique 15 kilos en trois mois, c'est pas mal. Je me dis aussi que je vais tester d'autres trucs, car courir c'est cool mais j'ai besoin d'une baballe, d'un côté ludique. J'essaye donc ce qui allait devenir une nouvelle passion pour moi : le squash.

C'est quoisch ?

Je ne vais pas m'étaler sur ce sport mais il faut savoir que c'est dur, surtout au début. Le cardio monte beaucoup, on fait n'importe quoi, c'est très bourrin et très rigolo. Cette alimentation me pousse cependant à persévérer car j'encaisse pas mal et je progresse vite. Des réminiscences tactiques, des reliquats de vision du jeu d'une jeunesse sportive ? Bref, aujourd'hui je pratique 6h/semaine, je m'entraîne avec des joueurs niveau top 100 français et je joue en compétition ! Etre vegan et sportif demeure tout de même un apprentissage à part : il faut veiller à ajuster son apport calorique et penser à manger et boire un peu plus régulièrement que les autres pendant l'effort.

100 % mignon

100 % mignon

Kool & The Mangue


Je suis donc passé de rien à 10 heures de sport par semaine. Evidemment, c'est quelque chose de faisable avec un régime omnivore mais je considère que la probabilité que ça arrive en étant vegan est beaucoup plus forte, tellement le gain d'énergie est notable.

Certes il n'est pas facile, socialement, de devenir vegan. Tout d'abord, il faut lutter quotidiennement contre des armées de trolls du bacon, d'opportunistes cromagnons (soucieux de leur connexion 4G) et de soudains défenseurs de la cause du carotène. Il faut se convaincre soi-même que des siècles de gastronomie nous ont induit en erreur. Et que manger 20 bananes par jour, c'est bon. Pas facile. Enfin physiologiquement, tous les signaux sont au vert mais socialement, c'est dur de défendre ces arguments. L'épée de Damoclès de la carence oscille au-dessus de l'occiput de tous les vegan, contrôlée par des marionnettistes omni refusant de se regarder dans la glace.
Avec ses amis, on observe une période d'ajustement : pour les bouffes et le resto, il faut trouver des combines mais, dans l'ensemble, ça permet des discussions fort intéressantes.

Cependant, une fois ces étapes franchies, il ne reste qu'à ramasser le bénef', qui s'est traduit chez moi par une meilleure estime de soi, une énergie et un appétit de vivre décuplé, la possibilité de se mettre au soleil et d'aimer ça, la fin de toutes mes allergies. Après un voyage en Thaïlande et ses températures bouillantes, j'envisage même aujourd'hui de vivre dans un pays chaud ! Deux ans plus tôt, je disparaissais tous les week-end et après-midis d'été pour m'enfermer et faire un jeu vidéo ou mater un film... Maintenant je vais courir ou faire un tour de vélo et je réserve les écrans pour le soir.

Why so serious ?

Cette petite histoire d'un gars qui retrouve un peu la forme c'est rigolo, mais ça n'a que peu d'intérêt. Loin de moi l'idée de nier que l'égo soit souvent une porte d'entrée vers le véganisme : ça a été la mienne et celle de beaucoup d'autres. La santé, l'apparence, le mieux-être : ok. Mais comment cela peut-il tenir avec le temps ? Je crois que nous nous accommodons tous avec aise du principe d'interdépendance et de notre lien avec le monde animal. Cette empathie décuplée et le fait de vivre au quotidien vraiment mieux et sans aucun produit animal nous fait vraiment réfléchir. Et même si la santé demeure l'un des piliers de notre engagement, cette volonté de ne pas impacter trop le monde animal en constitue un autre encore plus costaud. Pour les animaux certes, mais même d'un point de vue strictement humain : pour que nous survivions nous avons besoin de la biodiversité, de nos forêts et de notre atmosphère. Le régime omnivore ne le permet pas.

Certes les modèles macro-économiques vegan sont encore à inventer, et je ne peux pas dire comment nous ferions si demain l'Asie se décide à ne manger que des végétaux. Mais vu que nous allons dans le mur actuellement, nous n'avons rien à perdre à tenter autre chose.

En attendant je suis vegan, du moins j'essaie de l'être, pour moi, pour les autres et pour les animaux. Mon mode de vie tend vers l'empathie et, sans me prendre pour un sage ou un illuminé, j'essaye de ne pas faire souffrir les autres créatures autant que possible.

Fred : "Nous n'avons rien à perdre à tenter autre chose"
Vous le trouvez comment ce témoignage ? Dites-nous ce que vous en pensez dans les commentaires : )

Et pour voir un petit bout du quotidien de ce squasheur de Fred, on vous donne rendez-vous dimanche pour l'épisode #4 de votre web-série crue crue crue !

Bon weekend les ptits pamp'mousses.